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Comment Napoléon a-t-il défait la Troisième Coalition ? La campagne du Danube de 1805

Photographie aérienne du Danube

✈️Décollage de Bucarest, nous laissons le Danube – deuxième plus long fleuve d’Europe après la Volga en Russie – et la grande plaine roumaine au sud, la Transylvanie au Nord, et mettons le cap vers Budapest pour y retrouver ce long fleuve majestueux.

Retour 220 ans en arrière pour y découvrir la première Campagne du Danube de Napoléon Bonaparte.

Pourquoi le contexte politique du début du XIXe siècle ne pouvait mener que vers la guerre des puissances européennes ? Comment les Anglais ont-ils échappé in extremis à l’invasion de la France ? Pourquoi la bataille d’Ulm est-elle un exemple parfait de la stratégie d’encerclement ? Pourquoi la bataille d’Austerlitz est-elle un chef d’oeuvre de stratégie militaire ? Quelles sont les nouvelles conditions de paix à la suite du traité de Presbourg ?

Temps de lecture : environ 18 minutes.

Introduction

Au tournant du XIXe siècle, l’Europe est en pleine effervescence. Les échos de la Révolution française continuent à résonner, et le désir d’expansion de Napoléon Bonaparte redessine la carte politique et militaire du continent.

Avec la première campagne du Danube, l’année 1805 marque un tournant dans l’opposition entre les monarchies européennes et les idéaux révolutionnaires de l’Empire français.

A travers cet article vous comprendrez pourquoi le contexte politique en Europe ne pouvait conduire qu’à la guerre, comment Napoléon a défait la Troisième Coalition à travers la prise d’Ulm et la bataille d’Austerlitz, et quelles ont été les nouvelles conditions de paix à la suite du traité de Presbourg.

Bonne lecture !

I- Contexte politique en Europe

1. La paix d’Amiens

Signature du traité d’Amiens

Le 25 Mars 1802, les représentants de la République française et de la Grande-Bretagne signent le traité d’Amiens. Ce traité marque la fin de la fin de la guerre entre la Deuxième Coalition (Russie, Angleterre, Autriche, Empire Ottoman) et la France napoléonienne. 

Tableau de Jules Claude Ziegler. Signature du traite d'Amiens entre la France représentée par Napoléon et la Grande-Bretagne représentée par Cornwallis
Signature du traité d’Amiens entre la France représentée par Napoléon et la Grande-Bretagne représentée par Cornwallis. Tableau de Jules Claude Ziegler.

Pour rappel, l’Autriche s’était déjà retirée de la Deuxième Coalition un an plus tôt en signant le traité de Lunéville le 9 Février 1801. Pour plus d’information je vous invite à consulter ce passage dans l’article sur l’ascension de Napoléon.

Des compromis entre les deux grandes puissances européennes

A l’issue du traité d’Amiens, l’Angleterre accepte de rendre tous les territoires qu’elle avait pris à la France et à ses alliés, à l’exception de la Trinité et de Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka). La France récupère ses colonies des Caraïbes, notamment la Martinique et la Guadeloupe.

Les autres termes incluent le retrait des troupes françaises de Naples et de la Toscane, et la reconnaissance par la Grande-Bretagne de la République cisalpine, que Napoléon avait établie dans le nord de l’Italie à l’issue de la bataille de Marengo. Voir l’article sur la traversée du Grand Saint-Bernard et ce passage dans l’article sur l’ascension de Napoléon.

2. La reprise des hostilités

En 1803, les hostilités reprennent entre la France et les puissances européennes. Depuis la Révolution française et l’abolition de la Monarchie en 1792, les divisions sont profondes entre la France napoléonienne et les Monarchies européennes, et ce n’est pas un simple traité de paix qui va calmer les tensions.

Les causes de ce conflit qui dure depuis plus de dix ans sont multiples.

Cause idéologique  

Lorsque la Révolution française éclate en 1789, elle renverse la monarchie française et instaure la Ière République. Les idées de liberté, d’égalité et de fraternité sont en contradiction directe avec les principes des monarchies absolues qui prédominent alors en Europe. Les monarchies européennes craignent que ces idées ne se répandent et ne provoquent des révolutions dans leurs propres pays.

D’un côté : l’idéal révolutionnaire incarné par la République puis par l’Empire. De l’autre : les contre révolutionnaires emmenés par les royalistes français et les autres monarchies européennes. 

Cause territoriale

Depuis la Révolution et la guerre contre la Première Coalition (déjà composée de la Russie, la Grande-Bretagne et l’Autriche) à partir de 1793, la France poursuit une politique agressive d’expansion territoriale (voir les passages sur la campagne d’Italie et la campagne d’Egypte). 

Napoleon Bonaparte devant le Sphynx pendant la campagne d'Egypte. Huile sur toile de Jean-Léon Gérôme
Napoléon Bonaparte devant le Sphinx pendant la campagne d’Egypte. Huile sur toile de Jean-Léon Gérôme

Cette expansion implique souvent l’invasion et l’occupation d’autres nations, ce qui provoque naturellement une réaction de la part de ces pays.

Du point de vue de Paris, l’expansion territoriale est une question de survie économique. L’émigration des nobles, la perte des revenus provenant des colonies, les coûts de la guerre civile et des guerres externes laissent la France dans une situation économique précaire. 

La France doit donc augmenter ses ressources et développer son industrie en gagnant des territoires. 

Cause économique 

Voyant la France gagner en puissance sur le marché continental et afficher ses velléités d’invasion de la Grande-Bretagne (première puissance maritime), il était inconcevable pour Moscou, Vienne, Berlin ou Londres d’imaginer que l’Empire français devienne une machine économique inarrêtable. 

3. Les deux camps se préparent à l’affrontement

La Troisième Coalition se forme

Au cours de l’été 1805, la Troisième Coalition contre la France se cristallise, composée principalement de la Russie, la Grande-Bretagne et l’Autriche.

Conscient du danger que représente cette coalition, Napoléon Ier conçoit une stratégie audacieuse. Son plan est d’envahir l’Angleterre avant que l’Autriche, la Prusse et la Russie n’aient l’occasion de lui déclarer la guerre.

Napoléon prépare l’invasion de l’Angleterre

L’Empereur des Français concentre ses forces le long des côtes de la Manche, créant une impressionnante armée d’invasion. Depuis le camp de Boulogne, pas moins de 200 000 hommes se tiennent prêts à franchir la Manche et à prendre pied sur les îles britanniques. 

Napoléon visitant la camp de Boulogne en Juillet 1804 - Collections du château de Versailles
Napoléon visitant le camp de Boulogne en Juillet 1804 – Collections du château de Versailles

Toutefois, la menace majeure pour la France semble venir du continent. L’Autriche rassemble 150 000 hommes, la Russie 100 000, et la Prusse – avec laquelle Napoléon est parvenu à négocier une paix fragile – garde 200 000 hommes prêts à intervenir si nécessaire.

II- La campagne du Danube (1805)

1. Napoléon contraint de revoir ses plans

La Troisième Coalition déclare la guerre à la France

Le 23 Août 1805, la Troisième Coalition (Autriche, Prusse, Russie) déclare la guerre à la France et envahit son alliée la Bavière.

Les troupes autrichiennes, commandées par le général Karl Mack, se rassemblent près de la ville d’Ulm en Allemagne. Leur positionnement stratégique vise à préparer une jonction avec les forces russes, afin de consolider un front uni contre l’Empire français.

Napoléon déplace ses troupes vers l’est

Malgré ses plans d’invasion de l’Angleterre, il devient évident que l’essentiel du danger pour Napoléon provient du cœur de l’Europe. Sa stratégie est alors de réorienter son armée vers l’est, pour battre l’Autriche avant que les Russes n’arrivent, et battre les Russes avant que les Prussiens ne se décident à intervenir.

Le 27 Août 1805, Napoléon ordonne à sa Grande Armée de marcher vers l’est pour faire face à la nouvelle coalition. En quelques semaines, il traverse la France et l’Allemagne et arrive près d’Ulm avant que Mack ne réalise l’intention de l’Empereur des Français.

2. Bataille d’Ulm (16-19 octobre 1805) 

Le but de Napoléon est simple : tromper le général autrichien Mack en lui faisant croire que la Grande Armée approche d’Ulm – carrefour stratégique de la région – par les routes traditionnelles le long du Danube.

La stratégie d’encerclement de Napoléon Ier

L’Empereur des Français envoie Murat jouer un jeu de dupe avec Mack dans la Forêt Noire sur la rive ouest du Danube. Pendant ce temps, le reste de la Grande Armée contourne Ulm par le nord du Danube puis traverse le fleuve et lance une attaque surprise sur la ville de Wertingen, à l’est de Ulm.

Cette manœuvre place Mack en position défensive sur ses arrières. Sa retraite est impossible car Napoléon avait tout prévu :  il a positionné les maréchaux Soult et Bernadotte de manière à bloquer toute aide potentielle au général autrichien. L’armée autrichienne est prise au piège.

Les Russes sont bien trop loin

Une grosse partie de l’armée autrichienne se réfugie à Ulm, où réside leur dernier espoir d’être secourus par les 100 000 Russes commandés par Koutouzov. Mais le général russe, persuadé que la Grande Armée est encore à Boulogne en vue d’une invasion de l’Angleterre, pense avoir le temps pour intervenir sans précipiter ses troupes.

La capitulation de l’Autriche

Malgré son net avantage numérique et les conseils de son état-major, Napoléon décide de ne pas attaquer la ville d’Ulm. Il sait qu’un assaut serait coûteux en hommes et que de toute manière la ville tombera rapidement. 

Le 20 octobre, le général Mack est contraint de capituler. Les soldats autrichiens défilent pendant des heures devant l’Empereur dans une scène qui symbolise la défaite autrichienne. 

La capitulation du général Mack et le défilé des troupes autrichiennes devant Napoléon Ier. Toile de Charles Thevenin, Collections du château de Versailles
La capitulation du général Mack et le défilé des troupes autrichiennes devant Napoléon Ier. Toile de Charles Thevenin, Collections du château de Versailles

60 000 Autrichiens sont mis hors d’état de nuire : les fantassins capturés jettent leurs fusils, tandis que les cavaliers abandonnent leurs chevaux. Tous sont destinés à être emmenés prisonniers en France. 

Néanmoins, Napoléon fait preuve d’une certaine clémence envers les officiers autrichiens. Il leur accorde la permission de conserver leurs armes et de rentrer chez eux, sous la condition qu’ils ne reprennent pas les armes contre la France.

Le général Mack se rendant a Napoléon a Ulm - Paul-Emile Boutigny
Le général Mack se rendant à Napoléon à Ulm – Paul-Emile Boutigny

Le bilan de la bataille d’Ulm : une victoire écrasante de la France

La bilan de la bataille d’Ulm est impressionnant. En moins de quinze jours, la Grande Armée a mis hors de combat 60 000 soldats autrichiens et une trentaine de généraux, en plus de s’emparer d’une quantité significative de canons et d’équipements d’artillerie.

Du côté français, les pertes sont considérablement moindre. Seuls 500 soldats sont tués et environ 1000 blessés, ce qui est un bilan très léger pour une bataille aussi décisive pour l’avenir de la campagne. 

En maître de la propagande, Napoléon ne manque pas de vanter ses exploits dans le Bulletin de la Grande Armée.

« Soldats de la Grande Armée, je vous ai annoncé une grande bataille. Mais grâce aux mauvaises combinaisons de l’ennemi, j’ai pu obtenir les mêmes succès sans courir aucun risque. En quinze jours, nous avons fait une campagne. »

Napoléon Bonaparte dans le Bulletin de la Grande Armée daté du 21 octobre 1805. 

En effet, cette victoire ouvre la voie à l’occupation de Vienne par Napoléon et prépare le terrain pour sa victoire mémorable à Austerlitz plus tard la même année.

3. L’avancée vers Vienne le long du Danube

Malgré cette victoire éclatante, Napoléon n’oublie pas sa stratégie initiale : vaincre les Autrichiens et les Russes avant que les Prussiens ne se décident à intervenir.

Les Russes sont en chemin

Même s’il a vaincu Mack, Napoléon n’a pas battu la coalition. Les forces russes, qui viennent de quitter la Galicie (actuelle Pologne) en direction de Vienne, sont toujours une menace significative. 

Conscient de cette menace, Napoléon dirige sa Grande Armée vers Vienne pour provoquer la rencontre avec les Russes avant l’arrivée des Prussiens. Les Français suivent le cours du Danube, offrant à la fois un chemin tout tracé et une ligne de ravitaillement naturelle.

Les Prussiens se préparent

Dans l’ombre de la campagne, l’Empereur de Russie Alexandre Ier tente de convaincre le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III de se joindre à la coalition et d’entrer en guerre contre la France.

La Prusse obtient la promesse que l’Angleterre lui reconnaîtra la possession du Hanovre (ancien état du Saint-Empire romain germanique faisant partie du duché de Brunswick).

Le 3 Novembre 1805, Frédéric III et Alexandre Ier signent solennellement le traité de Potsdam. Dans un acte symboliquement fort, ils prêtent serment d’amitié éternelle sur la tombe de Frédéric II le Grand, en présence de la reine Louise de Prusse, fervente partisane de la guerre.

Frederic-Guillaume III et Alexandre Ier se jurent amitié éternelle en présence de la reine Louise devant le tombeau de Frederic II - Friedrich Georg Weitsch - Licence CC
Frederic-Guillaume III et Alexandre Ier se jurent amitié éternelle en présence de la reine Louise devant le tombeau de Frederic II – Friedrich Georg Weitsch – Licence CC

Dans un délai de quelques semaines, l’armée prussienne sera en mesure de rassembler 120 000 hommes pour marcher contre Napoléon.

Pendant ce temps, la Grande Armée continue son avancée vers Vienne.

4. La prise de Vienne

Après plusieurs affrontements avec les Russes du général Koutouzov, la ville est prise le 14 Novembre 1805.

Napoléon reçoit les clés de la ville de Vienne le 14 Novembre 1805 - Toile de Girodet 1808
Napoléon reçoit les clés de la ville de Vienne le 14 Novembre 1805 – Toile de Girodet 1808

Mise en place de l’administration française

Napoléon met en place une administration d’occupation chargée de maintenir l’ordre, de collaborer étroitement avec les dirigeants bourgeois locaux, et de surveiller les journaux et les spectacles. Les bulletins de la Grande Armée servent à semer le doute dans l’opinion publique autrichienne.

Prise de Vienne par la Grande Armée le 14 Novembre 1805
Prise de Vienne par la Grande Armée le 14 Novembre 1805

Utilisation des ressources de la ville

Le départ précipité du gouvernement autrichien permet aux Français de saisir intacts d’immenses entrepôts avec des milliers de canons, de la poudre, des fusils, des bombes.

Le jour de la prise de Vienne, les maréchaux Lannes et Murat, accompagnés du général Bertrand, s’avançant seuls, arrivent à convaincre les artificiers autrichiens d’une trêve, les empêchant de mettre hors d’usage les ponts du Danube.

La surprise du pont du Danube - Toile de Guillaume Guillon-Lethière
La surprise du pont du Danube – Toile de Guillaume Guillon-Lethière

5. Les tensions montent encore d’un cran

La Prusse déclare la guerre

Le 15 Novembre 1805, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III déclare la guerre à la France. Il laisse 30 jours à Napoléon pour évacuer la grande armée de l’Allemagne. L’Empereur des français a donc 30 jours pour battre la Troisième Coalition et sauver sa couronne. 

Sur les mers, les Britanniques triomphent à Trafalgar

Le 21 octobre 1805, les forces britanniques infligent un coup dévastateur à la marine française lors de la bataille de Trafalgar, annihilant l’essentiel de la flotte dont Napoléon dispose.

Le navire Bucentaure lors de la bataille de Trafalgar - Auguste Mayerq
Le navire Bucentaure lors de la bataille de Trafalgar – Auguste Mayer

Ce tournant majeur dans la guerre menace directement l’économie de la France et met en péril sa stabilité financière. 

Napoléon doit réagir rapidement en battant la coalition sur le continent au risque de perdre le soutien de l’élite parisienne dont l’appui est crucial pour maintenir l’ordre et la stabilité dans le pays.

L’Empereur des Français décide alors d’en finir avec les Autrichiens et les Russes qui se rassemblent au nord de Vienne. La bataille décisive se déroulera à Austerlitz, à 80 km au nord de Vienne.

III- La bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805)  

1. La stratégie de Napoléon pour tromper les Russes

Avant l’inévitable bataille des trois empereurs (Napoléon Ier, l’Empereur François II d’Autriche et le Tsar Alexandre Ier de Russie), Napoléon envoie des messages de paix aux coalisés. Son objectif est de persuader les Russes que son armée, prétendument diminuée, est incapable de poursuivre la guerre. C’est le seul moyen, selon Napoléon, de provoquer la bataille avant l’arrivée des Prussiens. 

Comme anticipé par l’Empereur des Français, l’armée russe va de l’avant. Napoléon affine sa stratégie et choisit le champ de bataille : ce sera le plateau de Pratzen.

Les Bivouacs d'Austerlitz - L-F Lejeune
Les Bivouacs d’Austerlitz – L-F Lejeune

Fidèle à sa stratégie, Napoléon persiste à faire croire à son adversaire que son armée est affaiblie. Il prend position sur le plateau de Pratzen puis l’abandonne aux Russes.

Sa stratégie est d’inciter les Russes à lancer une offensive sur son flanc droit pour ensuite les surprendre en ripostant sur la gauche et reprendre le plateau.

2. Les combats du plateau de Pratzen

La Troisième Coalition lance l’assaut

Le matin du 2 Décembre 1805, le Tsar et l’Empereur autrichien se laissent tromper par la ruse napoléonienne. Persuadés que la victoire sera facile, ils donnent l’ordre d’attaquer le village de Sokolnitz sur la droite du plateau, sans se douter du piège qui les attend.

Les Français tiennent position à Sokolnitz

Les soldats français qui tiennent position dans le village de Sokolnitz doivent initialement se battre à un contre quatre. Finalement, les hommes du maréchal Davout rejoignent les troupes de Sokolnitz et tiennent position.

Napoléon à la bataille d'Austerlitz le 2 Décembre 1805. François Gerard
Napoléon à la bataille d’Austerlitz le 2 Décembre 1805 – François Gerard

L’offensive décisive française

À l’aube, conformément au plan de Napoléon, le corps d’armée du maréchal Lannes lance une offensive contre les Russes sur la gauche du plateau.

Dans l’épais brouillard matinal qui enveloppe le champ de bataille, le Tsar est incapable de déterminer la distribution des forces françaises.

C’est finalement le corps du maréchal Soult qui porte le coup de grâce en enfonçant les dernières défenses russes au centre du plateau. 

3. Signature de l’Armistice

Napoléon rencontre l’Empereur autrichien François II le 4 Décembre à l’issue de la bataille, et l’armistice est officiellement signée le 6 Décembre.

Entrevue de Napoléon et François II après la bataille d'Austerlitz le 4 décembre 1805 - Toile d'Antoine-Jean Gros
Entrevue de Napoléon et François II après la bataille d’Austerlitz le 4 Décembre 1805 – Toile d’Antoine-Jean Gros

Cette Armistice aboutira au traité de Presbourg qui marquera la fin de la Troisième Coalition contre la France.

IV- Traité de Presbourg

Le 26 Décembre 1805, quelques semaines après la victoire éclatante de Napoléon à Austerlitz, les diplomates autrichiens et français se rencontrent à Presbourg (aujourd’hui Bratislava) pour négocier la paix. 

Fin de la Troisième Coalition

Le traité marque la fin de la Troisième Coalition contre Napoléon, qui comprend le Royaume-Uni, la Russie et l’Autriche.

Pertes territoriales importantes pour l’Autriche

L’Autriche doit céder la Vénétie (sa région la plus riche) à la République italienne (un Etat satellite de la France), la Tyrol au royaume de Bavière, et divers autres territoires au royaume de Wurtemberg et au Grand-Duché de Bade.

En d’autres termes, l’Autriche accepte la fin de toute influence au nord et au sud des Alpes.

Contrôle renforcé de l’Allemagne

Les Etats allemands de Bavière et de Wurtemberg sont élevés au rang de royaumes, et avec le Grand-Duché de Bade, ils deviennent des alliés de la France.

Dissolution du Saint-Empire romain germanique

Le traité de Presbourg contribue à affaiblir le Saint-Empire romain germanique, qui est dissous l’année suivante, en 1806. Il est remplacé par la Confédération du Rhin, sous influence française.

Cependant, la vassalisation de l’Allemagne provoque la fureur des Prussiens. La guerre, une fois de plus, semble inévitable. 

Conclusion

Malgré la paix d’Amiens conclue en 1802, les tensions idéologiques, territoriales et économiques ont rapidement conduit à la reprise des hostilités. Dès le mois d’Août 1805, la Troisième Coalition se dresse contre la France et Napoléon doit revoir ses plans d’invasion de l’Angleterre pour défendre sa couronne sur le continent.

La campagne du Danube de 1805 a été une démonstration magistrale du génie militaire de Napoléon. Sa stratégie d’encerclement à Ulm a permis de neutraliser une grande partie de l’armée autrichienne. Malgré l’entrée en guerre de la Prusse et la défaite navale à Trafalgar, la Grande Armée a continué son avancée le long du Danube jusqu’à la bataille d’Austerlitz.

Le 2 décembre 1805, Napoléon a triomphé de la Troisième Coalition à Austerlitz. En trompant les Russes sur l’état de son armée, l’Empereur des Français a réussi à les attirer sur le plateau de Pratzen, où il a pu les surprendre avec une offensive décisive.

Le traité de Presbourg en Décembre 1805 a marqué la fin de la Troisième Coalition, redessiné la carte de l’Europe centrale en faveur de la France, et a semé les graines des futurs conflits entre la France napoléonienne et les monarchies européennes.

Quiz

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